CHIRURGIE DE L'ENDOMETRIOSE
Vous devez être opérée car vous avez une endométriose, vous intégrerez le parcours endométriose du centre l’Avancée. En cas de douleur chronique et si une chirurgie est envisagée, votre traitement se décomposera en 3 phases :
- Une phase pré-opératoire de réhabilitation première : elle vise à calmer au maximum les douleurs secondaires à l’endométriose ( musculaire, vulvaire, vésicale, digestive etc… ). Cette période est essentielle afin que vous soyez dans les meilleures conditions possibles le jour de l’intervention. Cet état pré-opératoire est déterminant pour la suite.
- L’hospitalisation et la chirurgie.
- Le suivi et l’accompagnement post-opératoire est un moment également à ne pas négliger, car il va permettre de continuer à soulager les douleurs résiduelles à la réhabilitation pré-opératoire et à la chirurgie, pour obtenir un soulagement optimisé.
La prise en charge chirurgicale de l’endométriose repose sur l’exérèse de l’ensemble des lésions d’endométriose. La complexité du geste chirurgical va dépendre de l’extension de la maladie qui est évaluée le plus précisément possible en pré-opératoire par un bilan d’imagerie complet. Cependant, malgré la précision des examens complémentaires disponibles, certains gestes chirurgicaux ne pourront être décidés qu’en pré-opératoire.
- Il est indispensable que vous consentiez explicitement à toutes les éventualités préalablement à l’intervention.
COMMENT SE DÉROULE L’INTERVENTION ?
L’endométriose profonde se traite le plus souvent par cœlioscopie. Dans certains cas, en raison de conditions techniques, on peut privilégier la chirurgie par incision directe (laparotomie). Il est à noter que le « plan » opératoire initial, par exemple ablation par cœlioscopie, peut être modifié en cours d’intervention si des circonstances locales l’exigent.
Il est indispensable que vous consentiez explicitement à une telle modification ou extension préalablement à l’intervention. L’intervention se déroule au bloc opératoire sous anesthésie générale. L’anesthésiste vous informera au cours de la consultation d’anesthésie obligatoire des détails et des risques spécifiques de la technique choisie.
La coelioscopie consiste en l’exploration et en la réalisation de gestes chirurgicaux éventuels dans la cavité abdominale à l’aide d’un appareil optique de quelques millimètres de diamètre introduit par une petite incision le plus souvent au niveau du nombril. La visualisation se fait sur un écran relié à la caméra fixée sur le système optique. Pour permettre la bonne visualisation, un gaz (gaz carbonique) est insufflé dans l’abdomen. Cet examen peut permettre de déceler des anomalies indécelables par d’autres examens et permet de faire le bilan de l’extension de l’endométriose.
Les gestes opératoires possibles sont :
- Résection du torus utérinum et d’un ou des deux ligaments utérosacrés. Il s’agit de la résection d’une lésion envahissant le torus utérinum, une zone située sur la face postérieure de l’utérus au niveau de l’insertion de deux ligaments, que l’on appelle les ligaments utéro-sacrés.
- Exérèse de kyste (kystectomie), vaporisation ou fenestration de kyste. Il s’agit du traitement des kystes ovariens dus à l’endométriose.
- Hystérectomie totale : Dans certains cas, en fonction de l’étendue des lésions et de l’âge de la patiente, on peut associer une hystérectomie totale, c’est-à-dire une ablation totale de l’utérus (corps de l’utérus et col de l’utérus) le plus souvent conservatrice des ovaires. Lorsqu’elle est réalisée avant la ménopause, cette chirurgie a pour conséquences l’arrêt définitif des règles. En revanche, la conservation des ovaires permet un maintien de la sécrétion hormonale et n’engendre donc pas de ménopause.
- Colpectomie partielle: Il s’agit de l’exérèse d’une pastille de vagin atteint par l’endométriose.
- Urétérolyse extensive et/ ou ré-implantation de l’uretère dans la vessie : en cas d’atteinte proche voire englobant l’uretère (canal amenant l’urine du rein vers la vessie), on libère l’uretère de la maladie.
- Cystectomie partielle : il s’agit d’une résection d’une partie de la vessie. Ce geste a pour conséquence la nécessité de garder une sonde dans la vessie en post-opératoire jusqu’à ce que la vessie soit bien cicatrisée (entre 5 et 10 jours en moyenne).
- Chirurgie pour lésion digestive : en cas d’atteinte digestive par l’endométriose il existe plusieurs chirurgies possibles. Selon les cas, on effectue une résection superficielle (shaving) sans ouverture du tube digestif, une résection d’une pastille intestinale ou une résection d’un segment intestinal. Toute chirurgie intestinale a pour risque spécifique l’apparition de fistules (communication anormale entre deux organes) en post-opératoire. Dans certaines situations à haut risque, le chirurgien peut être amené à réaliser préventivement une dérivation intestinale (anus artificiel sur la paroi abdominale) qui sera refermée après environ 3 mois. En cas de résection d’un segment intestinal, il existe une accélération du transit en post-opératoire (jusqu’à 10 selles par jour environ) régressant après plusieurs mois.
COMMENT SE DÉROULE LE POST-OPÉRATOIRE ?
- Une sonde urinaire, de même que la perfusion intraveineuse, sont généralement laissées en place pour une durée variable.
- Un drain (tuyau en plastique) est parfois mis en place pour quelques jours à travers la paroi de l’abdomen.
- Selon les gestes réalisés, il peut être nécessaire de vérifier la qualité des mictions après ablation de la sonde vésicale en mesurant le résidu post-mictionnel par un sondage parfois répété après plusieurs mictions de suite. En cas de mauvaise qualité de la vidange vésicale (dysurie) il sera mis en place des auto-sondages.
- Un traitement anticoagulant peut être instauré dans les suites.
- Un saignement vaginal modéré est banal au cours de la période postopératoire.
- La reprise d’une alimentation normale se fait en général dans les deux jours suivant l’opération.La sortie a généralement lieu entre le 1er et le 7ème jour post-opératoire.